Le
travail de la terre a été une véritable découverte pour la plupart d’entre
nous.
Même
si certains s’étaient déjà amusés à modeler la terre argileuse des bords du
canal pour fabriquer des petites sculptures spontanées, la sensation n’est pas la
même.
Matériau
malléable, docile mais exigeant, la terre incarne pour certains une envie
lointaine de la façonner et pour d’autres, une première expérience.
Notre
premier « face-à-face » avec le bloc de terre a intimidé plusieurs
d’entre nous et beaucoup se sont posés les questions suivantes : « Comment je vais
faire ? », « Comment les artistes font-ils pour donner autant de
formes à partir de rien ? »…
Mais
une fois les mains dans la terre, le contact tactile laisse aller la magie de
la création et nous donne le pouvoir presque divin de créer un corps de la tête
aux pieds. La peur de ne pas savoir faire, laisse alors la place au besoin qui
s’éveille en nous de donner vie à quelque chose qui n’existe pas.
Le
façonnage de la terre nous encourage ainsi à assumer, à être et à rester ce que
nous sommes réellement. Il révèle ce qu’il y a de plus profond en nous :
NOTRE PERSONNALITE.
La
terre donne l’impression de vivre car d’une semaine à l’autre, alors que nos
sculptures attendent patiemment notre venue, elles changent de couleur, elles
s’affaissent ou s’étirent, en bref elles se sculptent elles-mêmes.
La
terre, le temps de son modelage, est comme notre quartier, c'est-à-dire en
mutation et tant qu’elle n’est pas cuite, on peut toujours la modeler.
©Mathilde